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Construire et mener une relation amoureuse sur le long terme représente souvent un réel défi. La routine qui s’installe, le stress lié à l’éducation des enfants et au travail, les épreuves de la vie peuvent mettre le couple à rude épreuve. Lorsqu’en plus, les partenaires ne viennent pas du même type de milieu ou n’occupent pas la même position sociale, la relation ne s’en trouve-t-elle pas complexifiée ? Nous étudierons tout d’abord l’évolution des unions en France en fonction du statut social et nous demanderons si des partenaires issus de milieux très différents ou évoluant dans des contextes professionnels hétérogènes font inexorablement face à de plus grandes difficultés. Nous proposerons alors quelques conseils pour faire de ces différences une force !
L’homogamie ou l’homogénéité sociale
On entend par homogamie la pratique du mariage entre individus de même rang social. Une étude menée par l’Insee et publiée en novembre 2023 révèle que dans quatre couples sur dix, les deux conjoints appartiennent à la même classe d’emploi. Cette tendance reste forte donc mais moins que dans les années 60. De ce fait, 38% des couples en France sont homogames. Les champions de l’homogamie sont les personnes appartenant à la classe d’emploi salarié de niveau supérieur (51%) et les « petits indépendants » (63%) que l’on retrouve, entre autres, parmi les agriculteurs, les artisans, ou les commerçants. Ce phénomène ne touche en revanche qu’un couple sur trois parmi les emplois d’exécution peu qualifiés (agents de service du public, personnels d’aide au maintien à domicile des personnes fragiles, employés de cafés, ouvriers, caissiers…). Près de 60% des femmes occupant des emplois de niveau supérieur vivent avec un conjoint d’une classe d’emploi similaire, tandis que ce pourcentage n‘est que de 29,2% lorsque les femmes occupent des emplois d’exécution peu qualifiés. En règle générale, partager le même niveau de diplôme que son conjoint ou avoir des parents respectifs ayant la même position sociale augmentent les chances de former un couple homogame socialement.
Impact des différences sociales sur le couple
Des partenaires issus de milieux très différents peuvent être confrontés à certaines difficultés. Le regard de la belle-famille tout d’abord peut être pesant. Ce sont souvent les parents les plus privilégiés, ou dont l’enfant a mieux réussi qui peuvent se montrer suspicieux. Le ou la partenaire choisi(e) n’en voudrait-il /elle pas surtout au porte-monnaie de leur rejeton ? Partage-t-il / elle assez de codes communs, en termes d’éducation et de savoir-vivre ? Et que va en penser l’entourage ?... Au fil du temps, les conjoints eux-mêmes peuvent ressentir de la frustration. S’ils ont des positions professionnelles différentes par exemple. L’un pourra reprocher à l’autre de ne pas avoir assez d’ambition, et au fil du temps ressentir un fossé entre son développement personnel au travail (managérial, intellectuel, etc.) et la carrière de son partenaire qu’il jugera trop modeste ; l’autre pourra au contraire souffrir de l’engagement de son conjoint dans le travail qu’il estimera démesuré, ou se sentir en position d’infériorité. Par extension, des frictions concernant la différence de gains financiers peuvent malheureusement survenir. Le milieu social dans lequel on a grandi détermine le type d’éducation reçue et donc les valeurs qui ont été inculquées dans l’enfance et que l’on va transmettre. De nos jours, il n’est pas rare que des partenaires aient le même niveau de vie, le même type de carrière alors qu’ils sont issus de milieux différents. S’ils ne perçoivent pas immédiatement les dissonances que cela peut entrainer dans la relation, c’est au fil du temps et des phases de vie que celles-ci se manifestent. Lorsque les amitiés communes se consolident ou que les enfants grandissent par exemple… Surgiront alors peut-être des incompréhensions dans le comportement social du conjoint ou la ligne éducative qu’il souhaite suivre… De même, milieu social résonne avec opportunités. L’un aura peut-être bénéficié d’une plus grande ouverture, grâce à des voyages, une vie sociale importante ; ou à davantage d’activités extrascolaires, intellectuelles qui l’auront façonné. Et un décalage toujours plus important pourra s’immiscer entre les conjoints qui ne partageront plus la même vision de la vie …
Trouver le juste équilibre
Contrairement aux couples culturels mixtes qui prennent rapidement conscience de leurs différences et en parlent spontanément, les partenaires de milieux sociaux différents ont tendance à oublier ce décalage. Ils communiquent souvent peu sur le sujet jusqu’à ce que des questions fondamentales comme l’éducation des enfants émergent et créent un malaise. Il est donc important d’être lucide au début d’une relation. Sans focaliser sur ce point, il est raisonnable de l’avoir à l’esprit et de communiquer le plus tôt possible sur les valeurs qui nous animent, sur nos objectifs et sur ce qui est essentiel à notre bonheur. D’autre part, soyons ouverts et tolérants ! Si la belle-famille évolue dans un milieu différent du nôtre, réjouissons-nous de découvrir d’autres codes ! La mixité sociale est enrichissante ! Si le conjoint est dans un secteur d’activité qui nous est inconnu, ne le jugeons pas trop rapidement ! Soyons curieux et intéressons-nous à ce qu’il fait. Cela amènera respect, compréhension et reconnaissance dans le couple. Enfin, si un décalage au niveau des responsabilités financières et professionnelles se fait sentir, pointons plutôt les avantages qui en découlent : le partenaire dont la situation est jugée plus « modeste » est sans doute davantage disponible pour la famille, et a plus de temps à consacrer aux choses pratiques, aux loisirs communs ou à l’organisation de la vie sociale du couple, ce qui est loin d’être négligeable !
Avez-vous, ou êtes-vous en couple avec un partenaire venant d’un milieu très différent du vôtre, ou dont la situation professionnelle est plus modeste ou au contraire plus prestigieuse ? Cela a-t-il eu des retombées sur votre couple ?
Vos témoignages nous intéressent !
Photo © Adobe – Auteur : Thanawat
charlotte4575, 21.11.2024
