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Tantôt des « oranges », des « pommes », ou encore des « poires », nombreux sont les termes pour qualifier l’appétit que suscite un des plus beaux attributs féminins : les seins. Représentation de l’allaitement, du plaisir, de l’apparence, si les seins font l’objet de nombreux fantasmes chez la gent masculine, ces derniers sont parfois sources de mal-être chez les femmes. En effet, les « normes » imposées par la société favorisent la naissance de complexes, surtout chez les plus jeunes d’entre elles. Nous verrons également que cet attribut féminin est représenté et valorisé depuis des millénaires puis nous évoquerons le mouvement « no bra » et l’adhésion de cette pratique par certaines femmes depuis les périodes de confinement.
Le saviez-vous ?
En 1889, lors de l'Exposition universelle de Paris, une ouvrière corsetière française, Hermine Cadolle, présente son invention, le « corselet-gorge », baptisé Bien-être. Des années plus tard, en 1913, c’est l’Américaine Caresse Crosby, éditorialiste et sculptrice qui, gênée par son propre corset, créé un modèle sans armatures, et plus confortable que celui proposé par Hermine Cadolle. Elle vend alors son idée à Warner Brothers Corset Company, une des plus grandes entreprises de corseterie. Saviez-vous que les seins prennent du volume pendant l’excitation sexuelle ? Cette augmentation est due aux faits que la circulation sanguine s’intensifie lors de l'excitation et que les vaisseaux se dilatent à l'intérieur de chacun des seins. Est-il possible d'atteindre l'orgasme par la seule stimulation des seins ? Même si cela ne concerne qu’un petit pourcentage de femmes, effectivement, le fait de sucer/mordiller cette zone érogène hyper sensible stimule l'ocytocine, l'hormone secrétée pendant l'orgasme. Que signifie le thélotisme ? : Le mamelon et l’aréole sont les seules parties du sein à être constituées de fibres musculaires ; le fait de les caresser provoque une telle excitation que les tétons se durcissent, à l’instar d’une « érection ». C’est ce que les scientifiques appellent le thélotisme. Enfin, savez-vous pourquoi le sein gauche est toujours plus gros que l’autre ? Ce serait dû, selon les scientifiques, à sa proximité avec le cœur. Cet écart serait encore plus flagrant en période d’ovulation.
Multiples représentations des seins
Que ce soit dans l’Ancien Testament ou encore dans les littératures occidentales, asiatiques et du Moyen-Orient, ces attributs féminins sont valorisés depuis des millénaires. Outre le souvenir inconscient du sein maternel et la sécrétion d’ocytocine lors de la tétée, il y a également l’influence du facteur culturel et religieux, dont les différences notamment vestimentaires peuvent accentuer cette attraction. Par ailleurs, cette attirance est le fruit d’une omniprésence, dans la littérature, la peinture, le cinéma, ou encore la publicité. Les diverses représentations depuis la Renaissance jusqu’à aujourd’hui n’ont fait que renforcer le fait que les seins sont très souvent considérés comme le symbole de la féminité absolu. De l’Antiquité grecque à aujourd’hui, les représentations des seins des femmes dans l’art furent assez homogènes : en formes de demi-pomme, hauts et fermes. Au XVIIe siècle par exemple, dans le monde protestant qui exaltait la maternité, on trouve des représentations de femmes aux seins imposants, qui étaient des seins allaitants. Aujourd’hui, les seins représentés dans les films, les séries, les publicités sont pratiquement tous en forme de demi-pommes et pas toujours imposants. Mais pour séduire la clientèle masculine, il n’est pas rare qu’une égérie féminine avec une grosse poitrine soit utilisée dans les publicités, plutôt qu’une femme avec des petits seins.
Norme imposée de l’extérieur
Dans la période délicate où leurs seins commencent à pousser, les jeunes filles ont conscience de cette norme qui est imposée de l’extérieur si leurs seins naissants ne s’y conforment pas. C’est alors qu’elles développent de nombreux complexes. Gros ou petits, les seins sont stigmatisés. C’est la raison pour laquelle les femmes utilisent des soutien-gorge rembourrés pour essayer de souscrire à la norme commune ou ont recours à la chirurgie esthétique... Certains mouvements que nous évoquerons plus tard expriment un refus de ce formatage, et la volonté de rendre visibles toutes les formes de seins. Il revient aux marques de mode, aux magazines, aux réalisateurs de films etc. de banaliser la diversité des seins pour que les jeunes filles et les femmes les acceptent tels qu’ils apparaissent, et puissent se débarrasser de l’ idée que leurs seins ne sont jamais assez beaux !
Confinement et confort du « no bra »
Le mouvement « No Bra » est basé sur le slogan « J’abaisse le soutien-gorge, vive le confort » ; Il s’appuie sur la détermination des femmes à vouloir être à l’aise et libres de gérer leur corps. D’après des recherches réalisées par L’IFOP sur un échantillon de 3018 femmes, de moins en moins de femmes porteraient de soutien-gorge. Et cette tendance a connu une forte augmentation pendant les périodes de quarantaine forcées ! Effectivement, le confinement et le télétravail ont popularisé cette pratique. Ne plus avoir à contraindre sa poitrine est vécu comme une libération par de nombreuses femmes. « Ce chiffre en dit beaucoup sur le poids des injonctions extérieures », selon la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, auteur du livre « Seins, en quête d’une libération ». Pendant le confinement, les femmes se retrouvent débarrassées du poids des regards extérieurs et profitent de cette « aubaine » pour changer certaines habitudes dont fait partie l’abandon du soutien-gorge.
Mesdames, êtes-vous adeptes du « non bra » et si oui pour quelles raisons ? Êtes-vous, ou avez-vous été complexée par votre poitrine ou au contraire aimez-vous la valoriser en portant des tenues appropriées ?
Messieurs : dîtes-nous tout sur ce que représente pour vous cet attribut féminin ;-)
Photo © Adobe – Auteur : Elisanth
Betty_Nelly, 19.11.2020