Les troubles de la sexualité

Les troubles de la sexualité

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Alors que certains ont la chance de vivre pleinement leur sexualité et d’atteindre sans difficulté le 7ème ciel, pour d’autres, la jouissance n’est pas au rendez-vous.  On parle alors de frigidité, une pathologie associant l'absence de désir sexuel (anaphrodisie) à l’absence de plaisir sexuel et d’orgasme (anorgasmie). Quelles peuvent-être les causes de ces dysfonctionnements ? Peut-on y remédier ? Nous essaierons de trouver des réponses dans cet article.

 

La frigidité chez l’homme

Un homme sans désir sexuel, est-ce possible ?? Oui. Contrairement aux idées reçues, il faut arrêter d’associer la frigidité uniquement aux femmes !! Cette pathologie atteint également les hommes. « Le plaisir change avec l’âge, mais il est plus global et tout aussi fort. Et la sensualité augmente souvent en intensité », souligne la sexologue Mireille Bonierbale. Néanmoins une condition sine qua non s’impose : les hommes ne doivent pas se focaliser sur les performances physiques ! Plusieurs facteurs entrent en jeu dans l'appauvrissement de la vie sexuelle : ils peuvent être d’ordre psychologique, à travers par exemple la façon dont les hommes vivent le fait de vieillir, l'évolution de la vie personnelle et de couple (stimulations sexuelles devenues rares dans un couple qui s’essouffle). Pour les plus âgés, le facteur sociétal, - la vie sexuelle des « seniors » reste encore tabou -, entre aussi en jeu… Outre le facteur psychologique, la survenue d’une maladie peut conditionner négativement la sexualité, tout comme une intervention chirurgicale ou encore une prise de traitements (antidépresseurs ou somnifères), qui sont à même d’affecter la libido. Par ailleurs, une insuffisance thyroïdienne chez l’homme peut se traduire par une diminution de la libido, des troubles de l’érection et/ou des retards à l’éjaculation ou inversement des éjaculations précoces (chez la moitié des patients en hyperthyroïdie). Enfin, un homme frigide peut l'être pour une raison bien plus basique : un simple manque d'intérêt pour le sexe, et oui Mesdames, cela existe;-)

 

L'anorgasmie ou l’absence d’orgasme

Pour certaines et certains, la jouissance ultime ne se déclenche jamais. Pour les femmes, l’anorgasmie signifie l’absence d’orgasme, aussi bien lors de la pénétration vaginale que par stimulation clitoridienne. Après la phase d’excitation normale, où la femme est capable de ressentir une montée du plaisir, la phase de jouissance ne se manifeste pas, et l’orgasme ne se déclenche jamais. Néanmoins, une femme anorgasmique continue à avoir du désir. En effet, cette pathologie ne doit pas être confondue avec la frigidité, qui est généralement secondaire à l’anorgasmie. Il existe deux types d’anorgasmie : Une anorgasmie dite primaire, lorsque la femme n’a jamais atteint d’orgasme ni par pénétration vaginale, ni par stimulation du clitoris, ni par masturbation, et une anorgasmie dite secondaire, lorsque la femme a déjà connu, au cours de sa sexualité, un orgasme. L’anorgasmie est considérée comme totale, lorsque la femme fait face à une absence d’orgasme aussi bien vaginal que clitoridien. Les causes peuvent être d’ordre organique, comportemental ou psychologique. Exemples : une éducation qui dévalorise la sexualité, une mauvaise image de soi et de son corps, un manque de confiance en soi, l’installation d’une pauvreté sexuelle et de manque d’expériences variées (parfois l’unique fait de changer de partenaire peut tout faire basculer…)  et bien-sûr des évènements douloureux et traumatisants, comme l’abus sexuel et le viol. Notons que cette pathologie touche une majorité de femmes, mais les hommes sont également concernés.

 

Mieux vaut jouir tard que jamais !

Des solutions existent pour retrouver une jouissance sexuelle et avec de l’entrainement on peut parvenir à grimper aux rideaux. L’expression « Le sexe ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, il est important de l’entraîner régulièrement » prend alors tout son sens. Lorsque la cause est organique, médecins traitant ou gynécologues vous orienteront pour venir à bout de ce trouble. Si le dysfonctionnement provient d’une cause psycho-comportementale, une consultation chez un sexothérapeute ou psychothérapeute vous aidera à y voir plus clair. Généralement, la thérapie est personnalisée afin de découvrir, ou redécouvrir votre corps de façon érotique pour atteindre le plaisir suprême. Enfin si le problème relève du conjoint, une communication de couple s’impose afin d’améliorer la relation. Une sexualité épanouie, même après 50 ans, nécessite une certaine disposition d’esprit, de l’implication, de l’entraînement :  y mettre un peu du sien et ne pas tout attendre de son partenaire… Au contraire il faut guider ce dernier, l’orienter, lui indiquer la marche à suivre, lâcher prise, abandonner la morale, les tabous… et pour certain(e)s,  s’attarder sur les préliminaires. Mais est-il vraiment nécessaire de jouir pour s'épanouir sexuellement ? « On peut croire que les gens qui n'ont pas d'orgasme n'ont pas de plaisir, mais c'est faux », témoigne Lucille, une femme qui n'a jamais joui. « On peut vivre sans. Bien sûr, je suis curieuse mais ça ne peut pas me manquer puisque je ne connais pas ! », s'amuse-t-elle. L'orgasme, elle se contente de l'imaginer, comme « un total détachement, un décrochage en pression, une déconnexion aussi puissante que l'effet d'une drogue ».  Enfin, certains arrivent à atteindre l’orgasme uniquement par la pensée, cela vous est-il déjà arrivé ?

 

Pas facile d’aborder cet aspect de notre intimité. Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui n’ont pas la chance de connaître l’orgasme ? Avez-vous vous aussi, déjà eu ce genre de trouble et avez-vous réussi à le surmonter ? Vos témoignages nous intéressent !

 

Photo © Adobe – Auteur : Minota

Betty_Nelly, 26.09.2019